Quatre ans après un premier album éponyme sympathique sans être transcendant, le groupe de Vancouver sort en 2008 In The Future, un deuxième album tout simplement monumental.
J’en parlais récemment au sujet de Astra, j’ai une passion pour ces groupes aux sonorités vintage et dans le genre, Black Mountain fait partie de mes favoris.
In The Future propose un mélange très réussi de rock psychédélique, de stoner, de space rock, de folk avec des envolées progressives jubilatoires.
La face A commence avec l’entraînante « Stormy High » puis la ballade « Angels » et ses nappes de Mellotron mais les choses sérieuses commencent réellement avec l’excellente « Tyrants » et ses 8 minutes aux multiples changements et les deux voix singulières de Amber Webber et Stephen McBean qui se marient parfaitement.
La face B débute avec « Wucan », un titre planant où le Mellotron de Jeremy Schmidt est encore un peu plus à l’honneur avec des arrangements du plus bel effet. Une autre ballade, « Stay Free », vient calmer un peu le jeu avant de repartir sur un fantastique « Queens Will Play » où Amber Webber chante cette fois seule dans son style bien particulier, tout en retenue et pleine de mystère. Cette face se termine avec le très rock « Evil Ways ».
La face C commence avec la courte « Wild Wind » (qui évoque David Bowie), une interlude avant ce qui reste la pièce maitresse de cet album, l’aventureuse « Bright Lights » et ses 16 minutes où le groupe se lâche littéralement dans un flot de riffs fuzz vintage, d’orgue hammond et de voix psychédéliques incantatoires jusqu’à un final puissant et épique.
La face D ne contient que « Night Walks », un titre atmosphérique de 4 mn qui permet de redescendre grâce à la voix magnifique de Amber Webber, une dernière fois seule au micro, et aux claviers envoutants de Jeremy Schmidt.
A l’écoute de In The Future, on pense tour à tour à Led Zeppelin, Deep Purple, Black Sabbath, Neil Young et bien d’autres. Je comprends que l’on puisse trouver cette volonté de faire perdurer ce son stérile voire régressive et effectivement, dans le fond, on est bien loin de l’état d’esprit progressif de départ : expérimenter, proposer une musique qui n’existe pas encore. Cet album représente un peu tout l’inverse, certes, mais l’hommage aux 70’s est tellement réussi, les arrangements tellement bien vus (notamment concernant les claviers) et l’interprétation si solide que personnellement, j’oublie vite qu’il s’agit d’un album « hommage ». Très vite même puisque In The Future est devenu un de mes albums favoris de ces quinze dernières années !