Troisième album du groupe sorti en 1971, après l’excellent If I Could Do It All Over Again, I’d Do It All Over You, et dernier album avec le line up originel. In The Land Of Grey And Pink est non seulement l’uns des meilleurs albums de Caravan, si ce n’est le meilleur, mais aussi un classique de la scène de Canterbury mêlant avec brio rock psychédélique et progressif à travers un univers à la fois léger et mélancolique.
La face A ouvre sur l’insouciante « Golf Girl », un titre accessible (mais plus complexe qu’il n’y paraît comme c’est souvent le cas) qui plonge très efficacement dans l’univers unique de Caravan. Suit la superbe « Winter Time », révélant le visage plus progressif mais aussi plus mélancolique de Caravan. 8 minutes de grande classe et encore cette ambiance détachée, éthérée que je n’arrive pas à retrouver ailleurs. « Love To Love You » nous replonge dans une ambiance plus légère pour finir sur l’excellente « In The Land Of Grey And Pink », pastorale et dépaysante à souhait.
La face B contient la pièce de résistance de l’album, à savoir la suite de 22 minutes « Nine Feet Underground ». On retrouve probablement ici ce que Caravan a fait de mieux, difficile de trouver le moindre défaut à ce classique du genre. L’introduction à l’ambiance jazzy est exquise et l’immersion est immédiate. Le titre ne souffre d’aucun temps mort et la cohésion entre les musiciens est frappante. Mention spéciale à David Sinclair pour la richesse des sons qu’il sort de son Hammond (le A100 pour les geeks), entre les sonorités délicates et jazzy et celles plus rock, saturées, son style deviendra une signature du genre que l’on retrouvera notamment chez Matching Mole ou Hatfield And The North.
In The Land Of Grey And Pink ne se limite pas à cette sublime face B, il serait dommage de négliger sa face A (erreur que j’ai commise pendant quelques années), notamment la superbe « Winter Wine ». Les titres de ce troisième album sont complémentaires et forment un ensemble très cohérent. Un univers unique qui offre un dépaysement total, différent de ce que proposaient les autres grandes formations progressives anglaises de l’époque, Genesis, Yes ou King Crimson par exemple, mais tout aussi passionnant. Un classique !
« Life’s too short to be sad
Wishing things you’ll never have
You’re better off not dreaming of the things to come
Dreams are always ending far too soon »
Pourquoi cet album est-il introuvable depuis peu sur les plateformes de streaming ?