Difficile de faire plus emblématique comme pochette et comme album… Le premier disque signé chez Virgin composé de deux suites éclectiques de 25 et 23 mn. Comme première sortie, autant pour le label que pour l’artiste, il fallait oser mais je pense qu’on peut dire que la prise de risque a été largement récompensée !
Mike Oldfield enregistre cet album à 19 ans et livre une oeuvre unique, très sombre, plus sombre que ce que proposait la plupart de ses confrères de l’époque (le thème de piano devenu du fait très vite culte l’est en tout cas suffisamment pour être utilisé dans le classique de l’horreur, l’Exorciste), une épopée instrumentale (ou presque) ambitieuse, mystérieuse, passionnée et passionnante. On alterne avec brio entre ambiances apaisées et passages plus débridés empreints d’une certaine folie notamment sur la seconde face et ce qui pourrait bien être les prémices du chant guttural.
La diversité de Tubular Bells est fascinante, tout comme l’interprétation de Mike Oldfield jouant un nombre assez incroyable d’instruments et triturant les sons de manière très personnelle (ne serait que le son des soli de guitare électrique qui n’est pas uniquement le fait de son jeu particulier – aux doigts sans mediator et vibrato de violoncelliste – mais également du son en lui-même puisqu’il se branchait directement sur la console pour obtenir ce son fuzz si caractéristique) afin de se rapprocher au mieux de l’oeuvre qu’il avait en tête, et tout cela à l’âge de 19 ans ! Et dire que Tubular Bells n’est qu’un premier essai ! (note à moi-même : créer un top sur ces premiers albums de génie…)
Si Tubular Bells est l’album le plus emblématique de Mike Oldfield, au statut indéniablement culte, son chef d’oeuvre reste pour moi Ommadawn, et c’est ce dernier que j’emporterais sur une île déserte si le choix était limité à un album par artiste, Tubular Bells serait cependant mon second choix, sans nul doute !